Depuis plus de 10 ans, la tension est forte sur le marché de l'emploi pour acquérir les compétences informatiques devenues essentielles au bon fonctionnement et à la compétitivité des entreprises. La crise sanitaire, et le recours massif qu'elle impose aux solutions cloud, aux outils collaboratifs et aux technologies web de manière générale, renforce encore la tension existante.
De manière générale, les entreprises recherchent des profils dotés de compétences transverses, c’est-à-dire à la fois techniques et fonctionnelles. Mais aujourd’hui plus qu’hier, elles valorisent des professionnels faisant également preuve d’une vision stratégique de leur métier, capables de se montrer force de proposition pour mettre en place des solutions numériques innovantes répondant à leurs enjeux de développement. Il faut néanmoins nuancer ce propos ; la spécificité des besoins des entreprises va en effet varier en fonction de leur taille et de leur secteur d’activité. Une start-up en plein essor et un groupe bancaire auront parfois des besoins similaires sur certaines typologies de profils, mais elles pourront également avoir des besoins tout à fait différents dans d’autres cas.
Si l’on entre dans le détail, la recherche de compétences en Infrastructures & Sécurité se dégage particulièrement.
- Ingénieur systèmes & réseaux ;
- Ingénieur sécurité/ cybersécurité et Chef de projet sécurité/cybersécurité ;
- Architecte infrastructure ;
- DevOps.
Les besoins sur ces profils sont élevés, notamment du fait du développement massif du Cloud, qu’il soit public, privé ou encore hybride, et ce y compris au sein de secteurs où il n’y avait pas de besoin historiquement, comme c’est le cas dans le secteur bancaire.
La crise sanitaire a par ailleurs renforcé les besoins de compétences en sécurité informatique. Le développement du télétravail, des solutions collaboratives, du cloud computing mais aussi l’essor du commerce et des transactions en ligne ont généré une augmentation des attaques et ransomwares. L’enjeu de la sécurisation des systèmes informatiques est donc de taille pour les entreprises.
Le contexte actuel entraîne par ailleurs une accélération du recours à des outils d’automatisation, notamment dans le cadre de la mise en place d’usine logicielle et des méthodologies DevOps, Sycops ou encore SecOps. Par ailleurs, on enregistre une hausse de la demande sur les compétences liées à de nouvelles technologies et les nouveaux outils tels que Snowflake ou Kubernetes.
Côté MOA / MOE, 3 profils se dégagent :
- Profils de développeurs ;
- Chef de projet BI, Data analyst/Data Engineer ;
- Chef de projet Digital et CRM.
Parmi les compétences les plus prisées par les entreprises, la maîtrise des API, de la méthodologie Agile, et des expertises autour de l’IA et du machine learning ou encore de l’IoT, soit des compétences digitales en data au sens large. L’IA n’est plus un simple concept aujourd’hui et les enjeux sont très forts pour les entreprises pour garder à terme leur avantage concurrentiel.
Une tension qui persiste malgré les formations disponibles, car tout va TRES vite
La demande des entreprises est toujours liée à « un effet de mode » suivant l’apparition de nouveaux produits/versions ou encore d’innovations techniques fondamentalement disruptives. Or il existe toujours un temps incompressible entre l’arrivée d’une innovation sur un marché et la maîtrise de cette innovation par un grand nombre de personnes. C’est en général durant ce temps incompressible que l’on observe les plus fortes tensions, la demande excédant largement l’offre de compétence disponible. Le monde des technologies étant porté par des évolutions aussi diverses (solutions, produits, réglementations, …) que permanentes, les tensions sont aujourd’hui constantes sur le marché de l’emploi IT.
Les entreprises restent néanmoins très attentives aux diplômes, certifications et au niveau d’anglais des candidats. Les diplômes, s’ils ne répondent pas exactement à la problématique d’une entreprise à un instant T, restent en effet des indicateurs de compétences techniques pour orienter la décision. Les candidats ont quant à eux des exigences de plus en plus fortes sur le plan des salaires, de l’organisation du travail, de la mise à niveau technologique et des formations offertes en entreprise.
Qui dit tension élevée dit envolée des rémunérations
Les hausses de rémunérations concernent essentiellement les profils experts en sécurité, cloud (ingénieur, architecte, devops) et les profils liés à la digitalisation des systèmes que nous venons d’évoquer.
Dans les métiers de la sécurité, les jeunes diplômés bénéficiant de 3 ans d’expérience en alternance sont aujourd’hui régulièrement recrutés autour de 45 000€ bruts annuels tandis que les candidats plus seniors comptant 5 à 8 ans d’expérience se positionnent entre 60 et 80k€. On observe des évolutions moins marquées sur des fonctions de direction mais plus visibles sur les fonctions dites “middle-up” telles qu’Ingénieur sécurité ou RSSI, avec des hausses des rémunérations de 10 à 15% en moyenne.
Récemment, notre entité Page Executive a géré une mission pour un grand groupe industriel français, dont l’objectif était de recruter un CISO (Chief Information Security Officer) à 145 K€ de rémunération fixe + variable (pour un package à 200 K€). Sur un tel poste, il existe un delta très important au niveau des rémunérations, avec des salaires moyens entre 120 et 180 K€ fixe + variable + véhicule – qui peuvent s’envoler pour des entreprises de type GAFAM. La très grande majorité des profils de haut niveau en sécurité informatique ont évolué dans le domaine bancaire, berceau de la cybersécurité du fait de la sécurisation des transactions financières, et secteur au sein duquel on trouve les salaires les plus élevés pour ces profils.
Les Architectes sont rares et leurs compétences diverses en fonction des environnements dans lesquels ils ont évolué ; leur positionnement sur le marché reste donc privilégié, même si les entreprises s’adaptent en cherchant des compétences très précises. Les Architectes se verront proposer des rémunérations entre 65 et 80k€ annuels et jusqu’à 110K€ pour les Lead Architects, avec une tendance haussière à +10% depuis 3 ans.
Côté data, les enjeux dépendent de la même manière des environnements dans lesquels les candidats ont évolué et il est de plus en plus compliqué de recruter des compétences techniques sur ces métiers ; on observe par exemple une forte tension sur le poste de Data engineer, surtout sur les profils expérimentés, qui se trouvent rapidement à 60-70k€ pour 3-5 ans d’expérience.
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