La décision d'Epic de contourner les politiques de l'App Store d'Apple était malhonnête, selon un juge américain

Un juge américain entendant les arguments dans le procès antitrust d'Epic contre Apple a critiqué la décision du développeur du jeu de rompre son contrat avec le fabricant d'iPhone en poussant une version de Fortnite avec un système de paiement personnalisé sur l'App Store. Cette décision a conduit Apple à supprimer Fortnite de l'App Store.

Lors d'une audition lundi avec les deux sociétés, la juge Yvonne Gonzalez Rogers du tribunal de district des États-Unis pour le district nord de la Californie a exprimé son scepticisme quant aux arguments d'Epic, en particulier à son affirmation selon laquelle il ne représentait pas une menace pour la sécurité d'Apple car il s'agit d'une entreprise et d'un partenaire bien établis.

Apple contre Epic: la bataille jusqu'à présent

• 13 août: Epic introduit un nouveau système de paiement direct dans Fortnite pour contourner les frais de 30% d'Apple. Apple exclut Fortnite de l'App Store pour avoir enfreint ses règles. Epic répond par une action civile contre Apple.
• 17 août: Epic révèle qu'Apple a menacé de résilier son compte développeur. Cela empêcherait Epic de développer de futurs jeux pour iOS ou Mac.
• 24 août : Epic remporte une ordonnance d'interdiction temporaire contre Apple. La juge Yvonne Gonzalez Rogers déclare qu'Apple ne peut pas résilier le compte développeur d'Epic, mais que le fabricant d'iPhone n'a pas à restaurer Fortnite sur l'App Store.
• 8 septembre : Apple conteste Epic, demandant des dommages-intérêts pour rupture de contrat de l'entreprise. Dans un dossier judiciaire, Apple a déclaré qu'Epic avait lancé cette bataille juridique pour attirer l'attention sur la franchise Fortnite en train de marquer.
• 28 septembre : le juge Rogers entend les arguments d'Epic et d'Apple, et recommande un procès devant jury pour régler l'affairee en juillet.

"Vous avez fait quelque chose, vous avez menti à ce sujet par omission, en n'étant pas à venir. C’est le problème de sécurité. C'est le problème de sécurité! » Rogers a déclaré à Epic, selon un rapport de CNN . "Il y a beaucoup de gens dans le public qui vous considèrent comme des héros pour ce que vous avez fait, mais ce n'est toujours pas honnête."

L'audience de trois heures, qui a pris place sur Zoom, n'a réglé aucune des questions en suspens dans le procès antitrust en cours d'Epic contre Apple, y compris si Fortnite sera autorisé ou non à revenir temporairement sur l'App Store. Une décision sur cette question est attendue "dans les prochains jours", selon The New York Times .

Le juge Gonzalez Rogers a cependant recommandé que l’affaire soit soumise à un procès devant jury en juillet de l’année prochaine pour régler définitivement ces problèmes. «Il est assez important de comprendre ce que pensent les vraies personnes», a déclaré Rogers. "Ces problèmes de sécurité concernent-ils les gens ou pas?"

Selon CNN , la juge Rogers a déclaré qu'elle n'était "pas particulièrement convaincue" par l'argument d'Epic selon lequel Apple a regroupé son App Store et son système de paiement intégré en violation de la loi antitrust. La juge a également déclaré qu'elle n'était pas nécessairement d'accord avec Epic sur le fait qu'Apple avait nui à sa capacité à distribuer Fortnite via son contrôle de l'App Store.

"Les jardins clos existent depuis des décennies", a déclaré le juge. «Nintendo a eu un jardin clos. Sony a eu un jardin clos. Microsoft a eu un jardin clos. Ce que fait Apple n'est pas très différent ... Il est difficile d'ignorer les aspects économiques de l'industrie, ce que vous me demandez de faire. »

Le procès entre Apple et Epic est devenu un cri de ralliement pour de nombreux développeursn'est pas satisfait des politiques de l'App Store du fabricant d'iPhone. La semaine dernière, des entreprises telles qu'Epic, Spotify, Tile et le Match Group ont créé la Coalition for App Fairness, dans le but de «défendre les droits fondamentaux des créateurs de créer des applications et de faire des affaires directement avec leurs clients», selon le PDG d'Epic Tim Sweeney.