Dans de nombreux secteurs, la pandémie de Covid-19 a révélé au grand jour plusieurs enjeux sous-jacents autour de l'organisation du travail. Les services financiers ne font pas exception. En juin 2020, une étude menée par le Digital Banking Report, site spécialisé sur la transformation numérique du secteur bancaire, en partenariat avec Open Text s'est intéressée à l'avenir du travail dans les banques. Premier constat, 81% des 278 dirigeants de services financiers interrogés voient aujourd'hui le télétravail comme une opportunité. Les répondants soulèvent toutefois un certain nombre de défis rencontrés avec le travail à domicile, notamment des difficultés pour la collaboration (53%), la perte d'interactions sociales avec les collègues (36%), les distractions (33%) et une moindre créativité (26%).

Interrogés sur l'impact du télétravail sur leurs initiatives de transformation, les répondants sont assez partagés. 31% ont constaté un accroissement de l'efficacité, 26% n'ont pas vu d'impact et 43% ont observé des ralentissements. Jim Marous, auteur du rapport et PDG du Digital Banking Report, souligne toutefois que dans le contexte particulier de la pandémie, les conditions pour un télétravail efficace n'étaient pas toujours présentes, de nombreux employés ayant dû en parallèle assurer la garde de jeunes enfants ou ne disposant pas d'environnements de travail adaptés à leur domicile.

Vers une guerre des talents numériques ?

Près de trois quarts des sondés (72%) estiment que leur organisation manque de compétences numériques, et seul un quart considère que des progrès un tant soit peu significatifs ont été accomplis pour équilibrer les compétences. Ce déficit de talents met en péril l'innovation et la transformation numérique pour 58% des répondants, nuit à l'expérience client pour 53% et empêche de saisir des opportunités de croissance pour 44%. Pour répondre à cet enjeu, le levier privilégié est la mise à niveau des compétences et la formation en interne (47%). Le recrutement de talents le suit de près, avec une préférence pour ceux venant de la concurrence (42%) par rapport à ceux venant d'autres secteurs (34%). Les partenariats avec des éditeurs de solutions (38%) apparaissent également comme un facilitateur pour la transformation.

Le rapport révèle enfin une sous-utilisation des technologies disponibles actuellement au sein du secteur bancaire. Ainsi, plus de la moitié des répondants (58%) n'utilisent pas le cloud, 56% ne cartographient pas les parcours clients et 45% n'exploitent pas du tout la robotisation des processus (RPA). Trois technologies se démarquent toutefois : les chatbots sont ainsi déployés chez 45% des institutions interrogées, le CRM et l'automatisation marketing chez 44% d'entre elles et l'intelligence artificielle chez 41%.